- AUTRICHE - Actualité (1990-1996)
- AUTRICHE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique d’AutrichePolitique intérieureLe 7 octobre 1990 se tiennent les élections législatives. Les résultats confirment la stabilité du Parti socialiste (S.P.Ö.), qui, avec 43 p. 100 des voix, remporte 81 sièges, et marquent un recul sensible du Parti populiste (Ö.V.P., chrétien démocrate), son allié au sein de la coalition gouvernementale: avec 34,14 p. 100 des voix, il ne dispose plus que de 60 sièges (– 17). La surprise du scrutin provient du score du Parti libéral (F.P.Ö., droite nationaliste et xénophobe), conduit par Jörg Haider, qui, avec 16,6 p. 100 des voix (+ 6,9 p. 100), obtient 33 sièges (+ 15). Les Verts gagnent 1 siège (4,5 p. 100, 9 sièges). Le chancelier Franz Vranitzky (S.P.Ö.) reconduit la coalition en place avec l’Ö.V.P.Le 10 novembre 1991, les élections provinciales à Vienne sont marquées par le recul des 2 partis de la coalition gouvernementale et le succès du F.P.Ö., qui devient, avec 22,6 p. 100 des voix, la deuxième force politique locale.Le 24 mai 1992, Thomas Klestil, candidat de l’Ö.V.P., remporte le second tour de l’élection présidentielle, avec 56,85 p. 100 des voix, contre 43,15 p. 100 pour le socialiste Rudolf Streicher. Le 8 juillet, il succède à Kurt Waldheim, élu en juin 1986.Le 23 janvier 1993, plus de 200 000 personnes défilent à Vienne contre le racisme et la xénophobie.Du 25 janvier au 1er février, le F.P.Ö. organise une campagne de signatures contre l’immigration. Celle-ci vise à provoquer un vote au Parlement sur l’introduction dans la Constitution d’une disposition stipulant que l’Autriche n’est pas un pays d’immigration; 100 000 signatures sont requises pour cela. Les étrangers représentent 6,6 p. 100 de la population. Un peu plus de 417 000 personnes (7,37 p. 100 du corps électoral) signent le programme nationaliste. La coalition gouvernementale en tient compte en adoptant des mesures très restrictives.Le 13 mars 1994, les 3 élections régionales (Tyrol, Carinthie et Salzbourg) sont marquées par une poussée de la droite nationaliste: le F.P.Ö. obtient 33,2 p. 100 des suffrages, devancé par le S.P.Ö. (37,4 p. 100).Le 9 octobre, à l’issue des élections législatives, la coalition au pouvoir enregistre un recul tout en conservant la majorité absolue au Parlement. Le S.P.Ö. obtient 35,23 p. 100 des suffrages et 66 sièges sur 183, et son allié, l’Ö.V.P., 27,74 p. 100 des voix et 52 élus. Le F.P.Ö. est en forte progression, avec 22,64 p. 100 des suffrages et 42 députés. Avec 7,01 p. 100 des suffrages et 13 élus, les Verts améliorent également leur score. Issu, en 1993, d’une scission du F.P.Ö., et d’orientation européenne, le Forum libéral recueille 5,74 p. 100 des voix et obtient 10 sièges. Le taux de participation est de 78,06 p. 100. Le 25 novembre, le S.P.Ö. et l’Ö.V.P. décident de reconduire leur coalition gouvernementale après s’être entendus sur un programme de rigueur.En février 1995, l’explosion d’une bombe dans un quartier tsigane de la province orientale du Burgenland, qui fait 4 morts, provoque une vague d’émotion dans un pays où les attentats xénophobes se multiplient depuis 1993.Le 17 décembre, le S.P.Ö. du chancelier Franz Vranitzky remporte les élections législatives anticipées organisées à la suite de la rupture de la coalition gouvernementale, provoquée, le 12 octobre, par l’Ö.V.P., partisan d’une plus grande rigueur budgétaire. Il obtient 38,06 p. 100 des suffrages et 72 sièges sur 183 contre 28,29 p. 100 et 53 députés pour l’Ö.V.P. de Wolfgang Schüssel, qui a remplacé Erhard Busek à la tête de la formation conservatrice en octobre 1994. Le F.P.Ö. obtient 21,89 p. 100 des voix et 41 sièges; le Forum libéral, 5,51 p. 100 des suffrages et 9 élus; et les Verts, 4,81 p. 100 des voix et 8 députés. Le taux de participation est de 85,98 p. 100.Le 5 février 1996, le S.P.Ö. et l’Ö.V.P. parviennent à un compromis sur la politique budgétaire, qui ouvre la voie à la reconduction de la coalition au pouvoir. L’objectif de réduction du déficit fixé pour 1997 est plus modeste qu’il avait été initialement souhaité par l’Ö.V.P., mais il doit être atteint principalement par le biais d’une réduction des dépenses de l’État, comme le voulaient les conservateurs, et non par le recours à des augmentations d’impôts.Vie économiqueEn 1990, l’euphorie règne à Vienne. De grands espoirs sont placés dans des relations privilégiées avec les pays qui appartenaient à l’ancien Empire austro-hongrois. Les banques multiplient les accords avec les établissements hongrois et tchécoslovaques.En 1991, l’économie se comporte bien. Elle bénéficie des difficultés des pays voisins. Les tensions à propos des capacités de production ouest-allemandes face aux besoins de la restructuration des nouveaux Länder profitent aux industries exportatrices. La désorganisation économique des pays de l’Est a engendré un flux d’immigration qui atténue les pénuries de main-d’œuvre.En 1992, la demande des pays de l’Est – Tchécoslovaquie, Hongrie et Pologne en particulier – prend le relais du boum induit par l’unification allemande, maintenant l’activité à un niveau relativement élevé.En 1993, les exportations à destination de la Hongrie, de la République tchèque, de la Slovaquie et de la Pologne fléchissent en raison des progrès accomplis par ces pays sur la voie de l’économie de marché. Le gouvernement attend de la réforme fiscale (en vigueur en 1994) une progression des investissements.En 1994, l’économie autrichienne sort en douceur d’une récession qui l’avait, il est vrai, peu affectée. La perspective de l’entrée du pays dans l’Union européenne force la coalition au pouvoir à programmer des coupes budgétaires qui doivent permettre à l’Autriche de satisfaire aux critères de convergence en vue de participer à l’Union économique et monétaire.En 1995, la croissance fléchit et les déficits progressent, tandis que le bâtiment et le tourisme connaissent une crise.Le 12 octobre, des divergences de vues sur la politique budgétaire au sein de la coalition provoquent l’éclatement de celle-ci et la convocation d’élections anticipées, le 17 décembre. Le S.P.Ö. était partisan de réduire le déficit budgétaire par le biais d’impôts supplémentaires et de recettes de privatisations, alors que l’Ö.V.P. privilégiait la réduction des dépenses.L’année 1996 est marquée par le renforcement de la politique gouvernementale de rigueur en vue de l’adhésion du pays à l’Union économique et monétaire dès 1999: le déficit public doit être réduit au taux de 3 p. 100 du P.I.B. dès 1997, et le montant de la dette publique – 71,1 p. 100 du P.I.B. – doit atteindre le seuil prescrit de 60 p. 100 d’ici à l’an 2000. Afin de doper une croissance faible et de lutter contre l’augmentation du chômage, le gouvernement lance un programme d’investissement destiné à développer les voies de communication et poursuit sa politique de déréglementation du marché du travail.Relations internationalesLe 31 juillet 1991, la Commission européenne donne un «avis positif» à la candidature de l’Autriche à une adhésion à la C.E.E.Le 22 septembre 1992, le Parlement ratifie le traité sur l’Espace économique européen, associant plus étroitement à la C.E.E. les pays de l’A.E.L.E., dont l’Autriche fait partie.Le 1er mars 1994, les Douze parviennent, à Bruxelles, à un accord avec la Suède, la Finlande et l’Autriche sur l’adhésion de ces pays à l’Union européenne à compter du 1er janvier 1995. L’Autriche obtient des concessions sur le transit des poids lourds sur son territoire. Cet accord est approuvé à une grande majorité le 4 mai par le Parlement européen. Il doit ensuite être ratifié par les Parlements des 12 pays membres, puis approuvé par référendum dans chacun des pays candidats.Le 12 juin, 66,39 p. 100 des électeurs approuvent par référendum l’adhésion de leur pays à l’Union européenne. Le taux de participation s’élève à 81,2 p. 100. Cette victoire du oui constitue un revers pour le F.P.Ö. qui avait fait campagne en faveur du non.Le 1er janvier 1995, l’Autriche entre dans l’Union européenne.Le 13 octobre 1996, les résultats des premières élections européennes profitent principalement au F.P.Ö., opposé à l’intégration européenne, qui recueille 27,6 p. 100 des suffrages (6 députés au Parlement de Strasbourg). Les Verts, tout aussi antieuropéens, progressent également, avec 6,7 p 100 des voix (1 député). Les partisans de l’Union européenne rassemblent toutefois près de 63 p 100 des suffrages, dont 29,6 p 100 pour l’Ö.V.P. (7 députés) et 29,1 p 100 pour la S.P.Ö. (6 députés). Le Forum libéral obtient 4,2 p 100 des suffrages (1 député).
Encyclopédie Universelle. 2012.